Le perfectionnisme : un méchanisme brillant mais insidieux

Découvre comment le perfectionnisme, souvent perçu comme une quête noble, peut freiner ta créativité. Apprends à déjouer ses mécanismes et à libérer ton potentiel créatif en embrassant l’imperfection.

On idéalise souvent le perfectionnisme en le présentant comme une quête noble, un gage de qualité, voire une preuve d’engagement. Mais sous ses airs séduisants, il agit comme un frein immense, nous empêchant de vivre pleinement et de créer avec légèreté. Et surtout, il étouffe l’essence même de la créativité, qui, par définition, s’épanouit dans l’imprévu, l’exploration et l’erreur.

Un mécanisme de protection qui limite

Le perfectionnisme est souvent une armure. En cherchant à tout faire parfaitement, nous tentons d’éviter les jugements, les critiques ou la peur de l’échec. Imagine une personne qui s’interdirait de dessiner parce qu’elle se dit "nulle en dessin". Cette pensée trouve souvent racine dans un moment de l’enfance, quand l’esprit critique et la comparaison commencent à trouver une place dans nos pensées. Lorsque la pratique du dessin ne donne plus un plaisir spontané mais devient un sujet d’évaluation, souvent, la créativité se fige.

Ce bouclier perfectionniste crée une illusion de sécurité : "Si je fais tout à la perfection, personne ne pourra me reprocher quoi que ce soit." Mais cette quête d’un idéal inatteignable nous éloigne de l’essentiel : l’audace d’explorer, la permission de tâtonner. Car, soyons honnêtes, aucun critique intérieur ne disparaît parce qu’on atteint un standard imaginaire, c'est juste une nouvelle formulation qui est adopter pourperpetuer cette critique interne.


Une procratination déguisée en méticulosité

Le perfectionnisme peut également se transformer en stratégie de procrastination. Il devient alors un prétexte pour ne pas agir. On passe des heures à ajuster la mise en forme d'un document que l'on n'a pas fini de rédiger, à réorganiser son espace de travail ou à chercher "l’idée parfaite". Tout cela pour éviter de se confronter à une tâche inconfortable ou à un risque d'échec.


Un exemple classique ? Ces moments où, au lieu d’écrire les premières lignes d’un texte, on s’acharne à trouver "le bon carnet" ou "la bonne phrase d’introduction". Cette fuite, bien qu’habillée de bonnes intentions, freine le processus créatif. Et pourtant, c’est en créant maladroitement, en osant commencer, que l'on trouve finalement l’élan et que l'on découvre de nouvelles inspirations.


Pose-toi la question : "Qu’est-ce que je crains tant de découvrir si je me lance dès maintenant ?" La réponse te libérera peut-être.

Une illusion socialement acceptable

Notre société valorise les efforts (surhumains) et les résultats impeccables. Dans ce contexte, le perfectionnisme, élévé au rang de standard, devient une excuse légitime pour expliquer un échec ou un abandon : "J’ai visé trop haut." Cela peut sembler rationnel, voire honorable, mais cette stratégie masque souvent une peur plus profonde. Nous préférons ne pas essayer plutôt que de risquer un résultat imparfait.


Par exemple, combien de fois as-tu entendu (ou pensé) : "Je ne vais pas écrire ce poème, je ne suis pas doué·e pour ça" ? Or cela n'arriverait pas si nous avions la sagesse et l'humilité de nous fixer des objectifs atteingables, les fractionnions en petites étapes à atteindre et nous proposions une courbe d'apprentissage pour atteiendre des objectif ambitieux sans pression. Se refuser à passer par la case débutant-e sous prétexte que nous visons ma perfection, équivaut prétendre réaliser une tâche parfaite tout en orchestrant un échec acceptable.


Mais en réalité, l’échec n’est pas de mal faire, il est de ne pas faire du tout.

Des standards mouvants qui paralysent

Le perfectionnisme repose sur des critères subjectifs, souvent auto-imposés, et qui évoluent constamment. Autrement dit, chaque fois que l’on s’approche de l’objectif, celui-ci recule un peu plus, restant à jamais hors de notre portée.


Je remarque d'ailleurs que dans les métiers de la haute couture ou de l'artisanat, dans lesquels on est confronté à la matière, les créateurs parlent d’excellence et non de perfection. Ils reconnaissent que l’objectif est de créer des pièces extraordinaires, mais réalisables.


Le perfectionnisme, au contraire, nous piège dans une boucle d’insatisfaction où tout progrès est minimisé. Et si l’on remplaçait la quête de perfection par celle d’excellence ? Cette nuance permet de célébrer les étapes franchies, d’avancer avec ambition, mais aussi avec bienveillance.

Une reconnexion aux vraies priorités

Pour sortir de ce piège, il est essentiel de se poser les bonnes questions :

  • Pourquoi est-ce que je cherche à être parfait·e ici ?
  • Est-ce que ce standard me rapproche réellement de mes objectifs ou m’en éloigne-t-il ?En reliant tes actions à tes valeurs profondes – la joie de créer, l’envie d’explorer, le plaisir de progresser – le perfectionnisme perd de son emprise. Ce recentrage te permet de retrouver la légèreté et la spontanéité nécessaires pour créer.


Et si l'on se proposait plutôt d'être "parfaitement imparfait" ?

La créativité se passe très bien de la perfection. Ce qu’elle demande, c’est que l'on s'engage dans des processus où l'on est vivante, sincère, en mouvement. Chaque collage maladroit, chaque trait hésitant, chaque texte mal structuré fait partie de l’histoire. Ces imperfections ne sont pas des échecs, mais des preuves que tu es dans l’action. Alors, aujourd’hui, laisse tomber l’idée de perfection et demande-toi : "Que pourrais-je créer si je n’avais rien à prouver ?"

Céline Zuretti

Artiste plasticienne et animatrice d’ateliers créatifs, où elle guide adultes et enfants dans l’exploration ludique de leur imaginaire et de leur créativité.

Diplômée de l’ENSAAMA Olivier de Serres en vitrail, en arts plastiques à La Sorbonne, et en japonais à l’INALCO, Céline a débuté comme vitrailliste avant de s’ouvrir à d’autres formes d’expression. Ses voyages au Japon et sa passion pour le Sumi-e et le Shodō, enrichissent ses œuvres poétiques et abstraites.


Son travail mêle gestuelle spontanée, textures lumineuses et couleurs joyeuses, offrant des paysages propices à l’introspection et au rêve.


Aujourd’hui, elle partage son savoir-faire à travers ses créations et ses ateliers, invitant chacun à cultiver sa créativité et à se reconnecter à soi grâce à l’art.

⭐️Prête à cultiver ton jardin secret et à rallumer tes étoiles ? ⭐️


Inscris-toi pour recevoir gratuitement

les clés de ton Jardin Secret !

En t'inscrivant, tu acceptes

de recevoir des emails de ma part


Résaux Sociaux

Facebook

Instagram

Youtubes

Pinterest

Newsletter

Abonne-toi pour recevoir de nouvelles inspirations

Créé avec © systeme.io